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Conférences de Solange Anastasia Chopplet
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14 décembre 2022

LA MAISON - 2 -

LA MAISON – 2 –

 

La question du choix d’une habitation est délicate car de nombreux paramètres interviennent tels que le lieu : ville ou campagne ; le type : privé ou collectif ; la technologie : maison connectée ou non ; les matériaux : bois, ciment, verre.

Telle est la diversité à laquelle nous affronte le corpus à notre disposition nous incitant à nous interroger sur les facteurs qui président à ce choix à savoir : démographiques ; éthiques ; écologiques.

Que ce soit le texte de S. Tesson, extrait de son romain autobiographique « Dans les forêts de Sibérie » paru aux Editions Gallimard en 2011, ou l’essai bien plus ancien de Le Corbusier «Vers une architecture » écrit en 1923 et parue chez Flammarion en 2019, tous deux s’inquiètent de la courbe démographique ascendante. Tesson en prend pour exemple la Chine pour évoquer les conséquences que seront les pénuries et écorcher au passage les insoucieux « nouveaux riches » et business man.

De son côté Le Corbusier déplore l’insécurité, le bruit générées par les quartiers surpeuplés cependant profitables au commerce mais mal organisés et dont il faut justement repenser les modalités.

En outre des considérations d’ordre éthique interviennent qui s’assortissent d’une quête du bonheur.

Pour Tesson celui-ci requiert le silence, la solitude, la liberté, qu’il est venu chercher et a trouvé dans une cabane en Sibérie, qui, écrit-il, sera considérée comme un luxe d’ici quelques temps.

De façon inattendue Le Corbusier partage ces valeurs que l’on peut vivre au quatorzième étage d’un gratte-ciel où règnent « le calme absolu » et l’ «air pur » ainsi que le bénéfice de la luminosité. Au dépouillement d’une vie réduite à la satisfaction de ses besoins nécessaires et naturels correspond la simplicité épurée des matériaux : ciment, verre, métal. Le bonheur consiste en l’épuration.

Enfin la nature est une donnée nécessaire à la vie de l’homme. Tesson y est littéralement plongé dans les forêts de Sibérie sans cependant mépriser les avantages de la technologie, il a doté sa maison de panneaux solaires, ni se passer de menus plaisirs culturels : ? vodka, ? qui définissent son bonheur d’épicurien.

Le Corbusier bien qu’il se situe en ville et donc dans un habitat collectif qui étend sa surface au détriment de la nature, chercher à préserver celle-ci en proposant une extension verticale ménageant des espaces naturels au pied des tours. Ainsi « la verdure s’étend sur toute la ville » et les gratte-ciel sont des ilots plantés dans la nature.

Il est donc possible de concilier le sauvage et le civilisé, les exigences individuelles et les besoins collectifs. Et paradoxalement on s’aperçoit que c’est la même technologie décriée qui le permet.

 Ainsi ce corpus nous a-t-il permis de surmonter l’antagonisme de ces textes suggérés par leur titre,  car qu’il vive dans thébaïde ou en ville l’homme manifeste les mêmes aspirations…

 

ANASTASIA CHOPPLET

Conférencière et philosophe

 

 

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