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Conférences de Solange Anastasia Chopplet
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10 février 2021

JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE

JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE – OCTAVE MIRBEAU

 

OU « L’EPOPEE DE LA SERVITUDE HUMAINE »

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INTRODUCTION

 Octave Mirbeau (1848-1917) n’est plus un nom que l’on entend souvent et parmi les auteurs du XIXème siècle, il n’est guère cité à côté des Flaubert, Zola, Balzac, Stendhal ou Maupassant.

Il fait parti avec les Karr, Sholl et autres boulevardiers de ces plumes acérées qui n’hésitèrent pas, telles des guêpes à piquer la société au vif.

Il écrivit des centaines d’articles dans divers journaux et n’hésita pas à afficher des convictions politiques qui le firent passer de l’extrême droite antisémite à l’anarchie dreyfusarde. Le bonhomme était haut en couleur.

Il endossa tardivement le costume de romancier, tardivement et fort difficilement, toujours mécontent de lui-même comme des autres. Là encore il régla des comptes et la presse ne l’épargna pas d’autant qu’il louvoya dans les profondeurs de la psychologie humaine où l’avait précédé Nietzsche. Il fut contemporain de Freud et ami des Huysmans et Villiers de l’Isle Adam experts en la matière.

Il connut le tout Paris, littéraire avec Zola, Maupassant, Flaubert, Maeterlinck, Léon Bloy, Jules Renard et pictural avec les peintres impressionnistes en particulier Rodin, Cézanne, Monet qui fut l’ami par excellence et dont on retrouve l’influence dans ses descriptions de paysages.

Si ses livres et ses rubriques furent scandaleux, sa vie ne le fut pas moins. Il épousa une « cocotte », Alice Regnault après avoir eu moult maîtresses. Mélancolique, voire neurasthénique, il écrivit du reste « Les vingt-et un jour d’un neurasthénique », Mirbeau ne croyait en rien, ni en lui-même ni aux autres. Peut-être crut-il en l’amitié en tout cas c’est dans le silence de la nature qu’il se complaisait et se ressourçait à l’instar de l’Abbé Jules.

On connaît peu ses œuvres, certaines à caractère autobiographique ; « Sébastien Roch » ;  Le Calvaire » ; « l’Abbé Jules » ; « Le jardin des Supplices » ; « Dingo »… à l’exception du « Journal d’une femme de chambre » sans doute connu grâce à la mise en scène de Luis Buñuel.

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Quant à son théâtre on a retenu  « Les affaires sont les affaires » mais qui se souvient de « Vieux ménage », « Le foyer », « Les Amants »… Et la liste serait incomplète si on occultait les deux tomes des « Contes cruels ».

C’est dire à quel point l’œuvre est importante, diverse, intelligente et passionnante. Elle se passe dans le secret de l’intime, là où naissent « les paroles silencieuses qui amènent la tempête » (1).

Paroles silencieuses de Célestine confiées à un journal pour le moins intime où elle passe la société au scalpel et opère une plongée dans l’impensé des êtres dans le « cerveau desquels ribote un peuple de démons » (2).

Afin d’aborder l’œuvre nous nous proposons simplement d’analyser chacun des termes du titre qui constituent l’alpha et l’oméga de l’œuvre tout entière.

 

I – JOURNAL

 De celui-ci nous retiendrons trois caractéristiques :

 1) Le journal est une chronique du quotidien, une observation minutieuse, valorisant le détail, l’insignifiant révélateur, c’est une psychanalyse étendue à soi, aux autres, à la société. Le détail y est symptôme du refoulé.

La société du XIXème est une société en fait malade (cf. Schopenhauer, Nietzsche, Freud) derrière une apparente bonne santé. Cette maladie est le nihilisme dénoncé/exposé par Nietzsche. Les incarnations en sont :

a) le christianisme (cf. « l’Abbé Jules ». La religion crée son fanatique, conspueur de la vie, malade de ses désirs refoulés devenus par ce fait morbides et mortifères. Le bourgeois va à l’église défend une morale qu’il impose notamment aux domestiques (cf. Flaubert in « Une vie simple ») sans elle-même la pratiquer.

 

b) le nationalisme qu’accompagne le militarisme et l’antisémitisme (cf. Affaire Dreyfus incarné par Joseph et le Capitaine Mauger). Mirbeau sera lui-même anti dreyfusard et antisémite, monarchiste et nationaliste avant d’écrire « Le Journal » dont les dates d’écriture coïncident avec la fin de l’affaire Dreyfus. Nous y reviendrons.

 

2) « Le  Journal » se prétend objectif : d’un point de vue littéraire, le journal pourrait se rattacher au courant naturaliste incarné par Zola mais Mirbeau s’en défend sans doute parce qu’il ne pense pas que le roman puisse prétendre à la vérité. Le roman produit une vérité romanesque c’est-à-dire une illusion construite de toute pièce et de ce fait sujette à de multiples interprétations. Derrière cette position littéraire pointe une interrogation philosophique sur l’être et la  vérité. Pour affirmer une vérité de l’être encore faudrait-il qu’il fût et qu’il fût un, or l’être est multiple, il est en devenir et ne peut donc se dire que de multiples façons. La vérité est une illusoire prétention qui doit céder devant l’interprétation. Or « Le Journal » s’y prête lui qui saisit au jour le jour les multiples et infimes transformations de ce qui se donne pour stable, vrai et réel dans l’univers bourgeois. «Le Journal » c’est l’expression apparemment objective d’une subjectivité.

 

3) Enfin « Le Journal » est intime puisqu’il est aussi l’expression des tribulations de l’« âme ». On se confie à son journal ; il est secret, fermé à clef, caché, on y dévoile ses fantasmes, ses désirs intimes, ses révoltes, il est l’exutoire sublimé par l’écriture. Celle-ci participe à la construction de l’identité de Célestine autant qu’à la plongée dans une intériorité inquiétante. Elle incarne cette plongée dans la psychologie des profondeurs à laquelle Sacher-Masoch, Huysmans et Villiers de l’Isle Adam, Flaubert, Maupassant se consacrèrent autant sans doute sur eux-mêmes que sur leurs personnages. Qu’y découvrent-ils? Que découvre Célestine? Qu’elle n’est pas si céleste que le voudrait son prénom, qu’elle est en tout cas pour les autres et peut-être pour elle-même une énigme où Eros et Thanatos se côtoient sans qu’elle en éprouve la moindre culpabilité. A l’instar de l‘inconscient psychique, Célestine est amorale, c’est pourquoi elle pourra aimer Joseph sans juger son antisémitisme ni son crime pédophile, car Célestine sait ce qu’elle veut, c’est pourquoi elle est redoutable autant, voire plus, que Joseph son double masculin. On retrouve en elle le personnage du « Calvaire », premier roman de Mirbeau, Juliette, broyeuse insouciante d’hommes, fatalité incarnée que Mirbeau avait lui-même connue lors de son aventure avec Juliette Vinmer. En cela l’homme est toujours victime de la femme qui sous l’apparente faiblesse dans laquelle la cantonne la société se révèle une redoutable mygale tissant sa toile en silence car l’être toujours veut persévérer, ainsi le  veut le désir.

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On comprend dès lors pourquoi le roman de Mirbeau n’est pas naturaliste, il est un roman de la fatalité, celle qui entraîne Joseph à tuer, celle qui entraîne Célestine vers lui.

L’intime révèle ainsi que l’individu est agi par des forces qu’il ne contrôle pas et auxquelles il ne peut dire non. Certes on pourrait penser que Célestine réalise ses ambitions de petite bourgeoise en devenant la patronne du café de Joseph, mais aurait-elle pu agir autrement?  Elle devient effectivement ce qu’elle est de par sa nature et non de par les circonstances de sa vie. Les situations qu’elle a vécues ne l’ont pas informée, elle les a interprétées en fonction de ce qu’elle était.

« Le Journal » n’est donc pas en l’occurrence une confession. Célestine n’a rien à avouer, ni à se faire pardonner, elle s’examine à la façon d’un entomologiste, s’accepte telle qu’elle est comme elle accepte les autres et si elle pratique la satire, l’ironie, elle ne joue pas les fausses prudes ni ne veut changer quoi que ce soit.

A Joseph elle ne demande aucun compte, aucune réponse. Il est possible qu’il ait tué, c’est son affaire et non la sienne. C’est pourquoi elle n’a pas de scrupules, elle aide Joseph à voler leurs maîtres. Agie par ses pulsions, elle en recherche la satisfaction comme elle fuit la douleur. Tandis que la morale bourgeoise, la moraline, écrit Nietzsche, juge et condamne au nom du Bien et du Mal, Célestine « choisit » en vertu du bon et du mauvais. Ce qui est bon pour elle est bien, or Joseph peut lui permette de s’installer bourgeoise, elle a donc de bonnes raisons de l’épouser. Entendons, bien sûr, que ses « bonnes raisons » ne sont autres que les désirs qui l’agissent. Dès lors on pourrait croire que Célestine est froidement calculatrice, rationnelle, déterminée, mais sa dangereuse passion pour Joseph le dément.

 II – « UNE FEMME »

 On accole trop rapidement le substantif « femme » à son complément de nom « de chambre » comme si toute la personnalité de Célestine tenait à son statut social, comme si son être tout entier tenait à cette situation contingente, dans laquelle certes elle a été jetée, mais sous l’apparence de laquelle il y a avant tout une femme.

Mais ce journal est-il bien celui d’une femme? Non, pas plus que « Les Lettres persanes » ne sont d’un persan. Qui l’écrit? Un homme, qui pourrait dire comme Flaubert de Mme Bovary, « Célestine c’est moi ».Là encore mensonge romanesque. Mirbeau n’est pas une femme, même si on a pu lui reconnaître une sensibilité féminine, même si sa fréquentation des femmes fut intense, compliquée et parfois catastrophique.

 Par ailleurs le personnage de Célestine est composite, puisqu’elle fait suite à l’Abbé Jules dont elle connait les phantasmes, révoltes, tentations luxurieuses.

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Mais de l’Abbé Jules elle n’hérite pas le tempérament violent, les colères homériques, les désirs effrénés et les repentirs effrayants. En un mot, elle n’est pas la victime d’un christianisme qui a généré des individus tout aussi violents que leurs pulsions refoulées. Or Mirbeau les connaît ces violences, ces dégoûts, ces attirances irrationnelles et morbides et il les projette dans l’intime de Célestine. En cela la femme n’est pas différente de l’homme, elle éprouve comme lui des désirs sexuels. Célestine ose vivre, certes de façon discrète, sa sexualité, plus saine que celle de ses patronnes qui cachent leur sex toys, mais face à Joseph, elle connait comme Mirbeau, comme l’Abbé Jules, comme la Clara du « Jardin des supplices » qui trouve à la mort une odeur délicieuse, une véritable fascination pour l’interdit, le dangereux, l’obscène.

Comme Mirbeau elle en a peur et s’en délecte. Plus de différences entre l’homme et la femme face au sexe qui commande. Toutes les barrières cèdent devant la volonté de puissance qu’incarne Joseph.

Avec Joseph  Célestine n’est plus la midinette fleur bleue aux multiples aventures sentimentales (3), elle devient la femelle qui appelle le mâle (4).

Pourtant Célestine c’est aussi la femme aimante qui maintient en vie Georges en lui faisant l’amour qui le tue (5). Eros et Thanatos se confondent au plus intime de l’être.

 

III – « DE CHAMBRE »

 Il ne faudrait pas cantonner l’espace mental du « Journal » à une introspection car dans celui-ci c’est toute la société qui est convoquée sous le regard de Célestine. La « Chambre » est le microcosme de la société et des évènements historiques au nombre desquels l’affaire Dreyfus tient une place prépondérante. Du reste les huit mois que couvre le « Journal » du 14 septembre au 28 novembre coïncident avec la condamnation de Dreyfus et de Zola.

Mais ce qui intéresse Mirbeau c’est de faire de Célestine l’observatrice et le porte parole de cet antisémitisme violent, irrationnel, dont le génocide de 1942 sera l’aboutissement. Ecoutons Joseph (6). Face à cela Célestine n’a pas d’avis, elle a servi des  Juifs et pour elle « juives et catholiques, c’est tout un… Elles sont aussi vicieuses… » (7). Du reste elle n’a jamais rencontré que des apparences chez les unes et les autres « la haute société est sale, pourrie », pour preuve l’histoire de cet illustre écrivain qui incarne la contradiction, l’incohérence, et la folie (8) tout autant que le désir, devenu vice (9).

Mirbeau se livre donc, avant la lettre à une archéologie dé-constructive de l’idéologie bourgeoise entée sur un christianisme castrateur (10).

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En effet le bourgeois est égoïste, ingrat, profiteur, immoral, cruel et indifférent sous ses allures affables, tout comme les prêtres qui sont dénoncés par l’Abbé Jules comme des cochons pervers (11) (12).

En fait les maîtres sont de pauvres choses et en particulier les hommes, impuissants face à leurs désirs, contradictoires, sans cesse « ballottés entre crainte et espoir » capables de toutes lesvilénies, pétris de préjugés, plus réactifs qu’actifs, qui se font « tout petit devant une poupée » qu’ils briseront.

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Avant Almodovar, Mirbeau décrit à titre d’exemple le fétichisme des chaussures à talon, objet de transfert d’un désir qui ne s’épanche que dans la sublimation (13).

Ainsi la domesticité incarne le statut de tous les parias, exploités, laissés pour compte, humiliés.

A l’instar de Victor Hugo Mirbeau les défend et accuse la société de leur état physique et de leurs vices car ils en ont.

Ils sont en effet tributaires d’un ensemble de lois du milieu, lois apparemment nécessaires et universelles qui passent de ce fait pour naturelles et partant morales, à savoir :

 

- la loi du plus fort qui définit la justice en fonction de la force. Le plus fort définit le permis et le défendu par exemple pour une domestique d’avoir des enfants et si elle en a de les visiter et à plus forte raison de les faire venir (14).

 

- la loi de l’argent qui est la valeur suprême définissant les individus par leur avoir et non par leur être. Mais c’est un argent triste, celui des petites économies, de l’avarice, de l’exploitation, de la constipation.

 

- l’idéologie néolibérale, héritée du XVIIIème siècle où tout est susceptible d’être acheté et vendu, où l’individu devient une marchandise qui n’a d’autre valeur que sa valeur d’usage. C’est le règne du matérialisme et de l’individualisme où « l’homme est un loup pour l’homme ».

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De ces lois découlent le statut  de la domesticité dont les philosophes du XVIIIème siècle avait fait l’incarnation de l’esclavage bien plus que les noirs.

Célestine en fait un portrait exhaustif (15) d’où il appert que le ou la domestique est un monstre en tant qu’être inclassable. Corvéable à merci, il est tout à tour factotum, travailleur sexuel (16), confident des turpitudes, maîtresse du mari volage, initiatrice du puceau de la  famille, servante, maîtresse à qui l’on promet un héritage, mais en définitive manipulée.

On pourrait s’en apitoyer, mais le pire est que le maître déteint sur l’esclave qui adopte ses mœurs, ses valeurs, et se fait comme lui voleur, menteur, pervers. L’exemple venant d’en haut il est justifié de l’imiter. C’est pourquoi Joseph n’aura nul scrupule à voler ses maîtres qui ont toute confiance en lui.

Contaminée par les bourgeois qu’elle a servis, Célestine l’observatrice impitoyable et lucide, s’en vengera sur de plus pauvres qu’elle lorsqu’elle tiendra son café car « plus on a enduré de misère plus on est sans pitié pour les pauvres diables ». L’enfant victime devient le parent bourreau et selon Bourdieu la reproduction sociale se perpétue. Dès lors le nihilisme devient la loi par excellence dans un monde sans espoir, sans finalité, où la réalité est relative au point de vue, comme la vérité à l’interprétation.

Mirbeau nous laisse dans « L’Enfer » de Dante où nulle lumière n’advient.

 

Le monde décrit par Mirbeau est sombre, sans aucune trace de rédemption.  Seuls y règnent le dégoût, l’amertume, la révolte sans lendemain et un désespoir non constructif. Dans ce chaos voué à la contingence et au hasard, une seule loi s’impose celle de la vie persistant dans l’être, celle de cette volonté de vivre qui fait que tout vivant est animé d’« une faim de tigre » ignorante de toute barrière morale. Résultat de recherche d'images pour "bajavel une faim"

Bien avant Camus, Ionesco, Beckett, Mirbeau décrit un univers ab-surde où les êtres se côtoient tels des atomes qui chutent dans le vide et se rencontrent ponctuellement avant de se séparer à nouveau.

 

ANASTASIA CHOPPLET

Conférencière et Philosophe

 

En complement  vidéo-conférence et pièce de théautre à votre dispisition sur le blog d'ici peu

 

(1) Nietzsche – Ainsi Parlait Zarathoustra

(2) Baudelaire – Au lecteur

(3) Journal - p 166

(4) Journal - p 214 - p 233

(5) Journal – p 188 

(6) Op. Cité - p 156

(7) Op. Cité - p 158

(8) Op. Cité - p 237

(9) Op. Cité - p 145

(10) Op. Cité -  p 136

(11) Abbé Jules - p 160

(12) Journal  - p 83

(13) Journal – p 39-41

(14) Op. Cité – p 358 – 387

(15) Op. Cité – p 203

(16) Op. Cité – p 285

 

 

VIATIQUE – CONSEILS DE LECTURE

 

Le Calvaire (1886) : Collection 10-18 – Roman autobiographique qui relate la relation masochiste que Mirbeau connut avec sa maîtresse. Dans ce premier roman on trouve déjà les thèmes chers à Mirbeau : critique véhémente de la religion définie comme entreprise de perversion ; la guerre ; la vie dans sa violence toute nietzschéenne ; la sexualité ; l’art ; la nature ; le supplice de la relation amoureuse ; l’argent (cf. p 107 ; p 315 – 316).

 

Sébastien Roch (1888 – 1889) – Collection Printed by Amazon – Poland Sp. Zoo. Wroclauw 

Roman à caractère autobiographique relatant les années d’étude de Sébastien Roch, fils de quincailler dans un collège jésuite où il est méprisé par les prêtres et les enfants d’aristocrates. Victime de la pédophilie du père Kern, il sera renvoyé, accusé de pratiquer des saletés avec l’un de ses camarades. Son père en conservera une honte absolue. Dans la deuxième partie Sébastien tient un journal où il narre son histoire d’amour douloureuse et avortée avec Marguerite. Engagé dans la guerre de 1870 il y mourra dans les bras de son ami Bolloré, le révolté épris de justice. (Voir p 74 ; 81 ; 84-85 ; 94 ; 98… et la fin de Sébastien).

 

L’Abbé Jules (1887 – 1888) : Se passe dans ce milieu clérical honni par Octave Mirbeau et son personnage l’Abbé Jules. Etre énigmatique, colérique, insupportable à tous et à lui-même, revivant chaque jour la tentation de Saint Antoine à son corps défendant. Revenu de Paris, sans qu’on sache ce qu’il y a fait, il devient le précepteur de son neveu Albert, le narrateur de l’histoire. L’Abbé Jules laisse sa fortune au premier prêtre qui se défroquera. De la malle qu’il fait brûler après sa mort s’échappent des dessins pornographiques. La rédemption ne peut venir que de la nature. (cf.

p 257…).

 

Le Jardin des Supplices (1889) : Un livre que Mirbeau qualifie de « Meurtre et de sang » et ajoutons de sexualité morbide qui ne s’épanouit que dans l’odeur de la mort et du supplice. Le héros, suivant sa maîtresse Clara en Chine, y découvre le Jardin des Supplices chinois qui la mettent dans un état de pamoison d’esthète.

 

 

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